Alors Clément, ces 6 Heures 2013 ?
Super content d'avoir inscrit mon nom au palmarès des 6h! Et encore plus content que Julien soit associé au mien!
Nous roulons depuis 2006 dans l'optique de gagner et au fur et à mesure des années, je doutais de plus en plus en nos chances.
J'ai commencé réellement à y recroire après le mondial de cherrueix et ma 2ème place.
Le déclic est venu du char. Lle fait de rouler en Gervais m'a permis de progresser c'est sûr.
En 2012 je fais un début de course parfait, mais Julien ne se sent pas à l'aise dans le char et le manque d'entrainement nous rattrape.
En 2013 Julien a la pression, ou plutôt je lui mets la pression parce que je pense que cette année le char est au top du top.
Julien s'entraîne, et ça paie! Avec Julien c'est plus qu'une histoire de char, ce n'est pas explicable, ça fait tellement longtemps qu'on parle des 6h, on voulait les gagner ensemble, pas chacun de notre côté.
Comment s'est passé le départ?
Nous sommes N°10 sur la ligne, alors que d'habitude on est dons le dernier tiers; donc une bonne place sachant que Jan/Hans, Olivier/Ivan, Antoine/Eric sont eux dans le dernier tiers voire plus... Seuls Antoine/Sylvain et Gautier/Victor sont devant nous.
Quant à Amaury/Hugo ils sont en embuscade juste deux places derrières.
J'ai peur que le vent ne nous soit pas favorable, les prévisions donnent un vent plein sud et donc du plein louvoyage, seul réconfort : la force du vent.
Nous ne pouvons pas cacher que nous sommes un équipage plus à l'aise dans le vent que dans les petits airs; le poids de notre équipage et de la coque y sont en partie pour quelque chose.
Heureusement le vent est plus Est que prévu, le moral est au beau fixe.
Après cette longue attente, le gong retentit et les chars s'élancent, je vois déjà Antoine/Sylvain dans le viseur, et après quelques bords je le passe, mais Antoine reste collé pendant 40minutes!
Au début je prends un peu d'avance mais dans une molle, je dois pousser mon char au Nord et Antoine en profite pour se rapprocher dangereusement. A ce moment je vois que tout le monde est revenu sur moi, et là je peste sur les prévisions qui donnent des rafales à 25noeuds!
Et comme par magie, le sable se met à voler devant mon char; on repart à l'attaque! La surprise c'est Brecht qui est très présent en ce début de course et Ivan que l'on ne voit pas.
Et le premier relais?
J'hésite à changer et fais un tour de plus, j'espère juste ne pas voir le drapeau bleu à la bouée... ouf il n'y est pas, juré au prochain tour je change!
Je donne le char à Julien qui râle à chaque fois que je lui donne le char en tête; j'espère que la pression ne lui fera pas perdre tous ses moyens; mais non il est tellement concentré qu'il repart pour un petit tour!!!! "J'ai bien vu le drapeau mais j'étais tellement dedans que j'ai oublié" dira-t-il à l'arrivée.
Quand Julien me voit au milieu de la piste, il comprend mais a quand même été surpris une seconde.
Je me souviendrais toujours l'attitude qu'il a eu dans le char, si ça avait été dans une B.D. on aurait vu un gros "?" au dessus de sa tête.
Au bord de la piste Gégé et Loïc me rassurent un peu, puis Gégé me dit :"si si c'est bien ton char qui revient en 2 derrière Ivan" . Là on a affaire à un Julien des grands jours. Et il a roulé comme ça pendant une heure;
Pas de commentaire si ce n'est bravo mon Ju.
Un autre bravo pour Ivan qui change à 59'30" environ, ça c'est du pro. Grâce à ce relais ils reviennent en 2ème place.
Comment s’est passée la dernière heure ?
Très difficile; en reprenant le char c'est à mon tour d'avoir la pression, je ne trouve pas mes marques, je ne roule pas comme au premier relais, je sais que Julien avait de l'avance mais je ne vois pas mes adversaires sur la plage.
Après 3 tours voire 4 ou 5 tours, ça devient bon,
je vois que Antoine/Sylvain ont beaucoup de retard et qu'il reste 2 équipages, Amaury/Hugo assez loin et Olivier/Ivan qui sont les plus dangereux.
Tour après tour je me rends à l'évidence, Ivan me rattrape et est le seul à pouvoir venir nous chercher.
Je fatigue, déjà 45minutes dans le char, je n'en peux plus, je me fais embarquer par les rafales, j'arrive plus à border.... et puis je vois que l'on va faire plus de 3h pour valider, il me reste 30minutes à tenir.
Et pendant ces 30 minutes, je maintien Ivan, je le croise toujours au niveau de la zone de changement de pilote.
Le drapeau vert enfin, puis le damier, ouf!
8 fois avec Julien, et enfin cette victoire …
On ne se rend pas trop compte car on n'a pas passé la ligne d'arrivée en vainqueur, c'est notre seul regret.
Pour nous samedi c'était juste une étape, la moitié de la course.
La victoire aurait été plus belle si on avait roulé les deux jours, enfin bon on aurait peut-être pas gagné... qui sait?
et dimanche soir?
La fête au club, avec un lundi férié ça nous a permis de bien en profiter!
Voir aussi l'interview filmée par Marc Duminy