Ce multiple champion du monde de char à voile, Berckois de naissance, directeur du club touquettois, président de la Fédération française de char à voile pendant de nombreuses années, est décédé en juin 2013 à l’âge de 58 ans. Désormais, le club Blériot s’appellera donc le Centre nautique de la Manche Bertrand Lambert (1955-2013).

Son épouse Élisabeth, ses filles Charlotte et Clémence – championnes de char à voile elles aussi, une passion transmise par leur papa –, sa famille, ses amis, des passionnés charavoilistes venus d’Allemagne, de Belgique… ont salué unanimement « l’homme courageux, passionné, perfectionniste, innovateur et fédérateur qui contribua à l’impulsion et au rayonnement du char à voile dans le monde ». Des paroles touchantes prononcées par Bruno Grardel et Stanislas Senlis, très proches amis du champion disparu.

En effet, au lendemain d’une bagarre âpre entre les chars à voilistes nationaux et internationaux, les rafales à 110 km/h ont contraint le directeur de course, Pierre Giret et les membres du jury à mettre fin aux hostilités après un test de circuit réalisé par trois pilotes.

La majorité d’entre eux a approuvé cette sage décision. Le règlement qui permet de valider la course au-delà de trois heures a donc été appliqué par les juges. Ils ont approuvé le classement sur la base des 3 h 45 courues le samedi. Clément Touron, qui était le premier à ce niveau de la compétition, a donc été déclaré vainqueur avec 800 mètres d’avance sur le second, Olivier Imbert. Vainqueur l’an dernier, Amaury Lequette, qui était troisième, n’a pas eu le temps de réaliser un possible doublé. Antoine Giret, champion d’Europe qui comptait également parmi les prétendants, a dû lui aussi se contenter d’une cinquième place.

La victoire de Clément Touron, véritable renardeau des sables, n’en est pas moins belle. Le jeune Berckois, qui vit sa passion pour le char à voile depuis l’âge de 11 ans et qui court en classe 3 depuis ses 16 ans, n’avait envie que d’une chose : remporter une course qu’il juge « mythique ».

Résultats : 1. F339, Clément Touron – Julien Lamiaux ; 2. F80, Olivier Imbert – Ivan Ameele ; 3. F128, Amaury Lequette – Hugo Péron ; 4. B43 Jan Vercammen – Hans Verner Eickstädt ; 5. F95, Antoine Giret – Sylvain Warendeuf ; 6. F180, François Noguier – Kévin Mingot ; 7. F1286, Augustin Descure – François Xavier Fiquet ; 8. K41, Jake Cookson – Tim Spears ; 9. F123, Gildas Roussel -Alexis Grigorieff ; 10. F18, Éric Malfoy – Antoine Grimompont"

ERRATA:  1/ les rafales de vent étaient à 12 m/s soit 43 km/h et la course a duré 3h15'

                 2/ Le vainqueur 2012 était l'équipage Amaury lequette/Hugo Perron

Un vent qu’il aimait tant dompter une fois installé dans son char à voile, sport qu’il aura marqué de son empreinte au niveau mondial. Avec ses montures et son célèbre numéro de voile F307, le Berckois de naissance restera à jamais dans la légende du char à voile auquel il a tant apporté. Cinq titres mondiaux, 17 européens et une mainmise intraitable sur le palmarès hexagonal, Bertrand Lambert s’est taillé l’un des plus beaux palmarès du sport français.

Infatigable chercheur et metteur au point, ce perfectionniste au mental d’acier avait même en 1991 pulvérisé le record du monde de vitesse en atteignant 151,55 kilomètres par heure. Sa hargne, sa ténacité lui auront permis de lutter longtemps contre la maladie qui l’arrache aujourd’hui à Elisabeth son épouse, à Clémence et Charlotte, ses deux filles en or qu’il était si fier de voir suivre sa voie.

Ancien de la Sofamor à Rang-du-Fliers (devenue In’Tech Medical), directeur de l’école de char à voile du Touquet, à 58 ans, Bertrand Lambert a tiré un dernier bord sur la plus étendue des plages. Bon vent au F307.